Gérer les pensées de rupture au travail : repérer et agir
Les pensées de rupture ou idées suicidaires ne sont pas uniquement l’apanage de la sphère privée : elles peuvent émerger au bureau sous l’effet d’un stress insidieux, de relations toxiques ou d’un sentiment d’impuissance. Pour un manager, savoir repérer ces signaux et offrir un appui bienveillant peut littéralement sauver des vies.
Repérer les signaux d’alerte
Certaines attitudes et propos méritent une attention particulière :
- Expressions de désespoir : « Rien n’a plus de sens », « Je n’en peux plus ».
- Retranchement social : isolement, refus de participer aux événements d’équipe.
- Chute brutale de productivité : erreurs inhabituelles, absentéisme inexpliqué.
- Indices indirects : messages sur le ton de la blague (« Je devrais peut‑être ne plus revenir »), offrandes d’objets personnels.
Face à ces indicateurs, un échange privé et sans jugement s’impose : écouter sans interrompre, valider la douleur exprimée et prendre au sérieux chaque mot.
Comment apporter un soutien immédiat
- Écoute active : accordez du temps en tête‑à‑tête, sans distraction. Montrez que vous prenez la situation au sérieux.
- Ressources professionnelles : encouragez la personne à contacter rapidement un professionnel de santé (médecin du travail, psychologue, psychiatre).
- Orientation vers les urgences : si l’intention suicidaire semble aiguë, accompagnez-la aux urgences ou appelez le 15 en cas de danger imminent.
- Suivi rapproché : planifiez des points réguliers pour vérifier l’état d’esprit, tout en respectant la confidentialité.
À retenir :Les idées suicidaires doivent toujours être prises au sérieux, même si elles sont évoquées « en passant ».Un management bienveillant peut créer un espace où la personne se sent assez en sécurité pour demander de l’aide.Orienter vers des professionnels et assurer un suivi sont des gestes essentiels.